Actualités : Après le confinement, qu’en sera-t-il de la mobilité ?
Fluo - Publié le 24/04/2020
Port du masque obligatoire, régulation des entrées dans les magasins, augmentation du télétravail, maintien de la distanciation sociale et des gestes barrières… L’après-confinement suscite de nombreux questionnements et va sans doute profondément modifier nos habitudes. L’épisode inédit dans lequel le monde est plongé depuis le 17 mars 2020 laissera inévitablement une trace indélébile dans notre quotidien. Ainsi, quel impact cette crise sanitaire aura-t-elle sur la mobilité de demain ?
Moins de déplacements pour aller travailler
Pour de nombreuses entreprises dont le secteur d’activité le permet, le confinement a poussé à réinventer les façons de travailler et a mis à l’honneur une pratique très moderne : le télétravail. Depuis plusieurs années déjà, le télétravail s’inscrit dans un mouvement global de démobilité pour diminuer l’empreinte écologique des déplacements. Le confinement lui donne un coup d’accélérateur magistral, en offrant la possibilité d’un test grandeur nature : les solutions pour travailler à distance se multiplient et se démocratisent, et les plateformes telles que Zoom ou Teams connaissent leur âge d’or.
Outre la réduction des émissions de CO2, cette pratique présente de nombreux avantages et peut profiter à la fois à l’entreprise et aux employés : améliorer la concentration et donc la productivité, mieux s’organiser grâce à une meilleure autonomie, diminuer le stress… Le télétravail aurait donc beaucoup de raisons de devenir une pratique courante ! La période que nous traversons ne serait-elle pas l’opportunité de repenser la société, entre télétravail, mobilité et enjeux écologiques ?
Une adaptation des transports en commun
Effet pervers du coronavirus, les métros, bus, tramways, mais aussi le covoiturage et l’autopartage ont mauvaise presse. Ces moyens de transports collectifs, dont l’usage contribue à diminuer la pollution de l’air, devront forcément s’adapter aux nouveaux automatismes engendrés par cette crise sanitaire. Ainsi, de nombreux sujets tels que le port du masque obligatoire et la présence systématique de gels hydro-alcooliques dans les transports est actuellement discutée chez les acteurs de la mobilité.
Dans les transports en commun, la question de distanciation sociale se pose également. En termes capacitaires, une mesure de distanciation sociale dans un métro, un tramway ou un bus réduit sa capacité maximale de 60 à 80 %. Outre la réponse insuffisante à la demande, il pourrait en résulter un engorgement fâcheux au plan sanitaire dans les stations.
Voiture ou vélo : un pari inquiétant
De nouvelles formes de mobilité peuvent aussi découler de cette période. Certaines villes comme Bogota, Calgary ou encore New York mettent actuellement à disposition des pistes cyclables temporaires et des voies réservées aux vélos. Des agglomérations françaises comme Grenoble, Montpellier, Paris ou Rennes comptent suivre le mouvement pour donner plus de place aux cyclistes et rendre leurs trajets plus sûrs. En effet, cette mobilité individuelle est aujourd’hui l’une des plus sécurisée d’un point de vue sanitaire.
Redécouvrir le vélo, la trottinette, ou encore la marche pour éviter l’entassement quotidien dans les transports pourrait séduire de nombreux actifs, et l’adoption de ces mobilités douces permettra de décarboner les déplacements.
Toutefois, le vélo pourrait aussi se faire voler la vedette par un autre mode de transport individuel : la voiture. Clos et personnel, le véhicule individuel rassure les usagers. En Chine, dès la sortie de crise, l’utilisation des voitures a explosé, mettant sur la touche les transports en commun et les solutions de mobilité douce. Il y a de quoi redouter un retour en force de l’automobile, et, partant, de la congestion et de la pollution...
On peut donc s’attendre à beaucoup de changements dans notre quotidien au cours des prochains mois. Le 11 mai marquera sans doute une nouvelle ère du transport, de la mobilité, mais aussi plus largement de la vie en communauté. Le maître mot : l’adaptabilité.